Les
cinq perplexités d'Éric Mechoulan
1-
Le caractère ludique et interactif des nouveaux médias
« Première
perplexité: si je clique [
] sur des mots comme
"ludique", j'ai cru comprendre, à ma stupéfaction totale,
que ces mots semblaient tout à fait réservés aux nouveaux médias.
Quelqu'un a même dit que cela en indexait le genre. Ou si on clique
sur un autre terme: "interactif", de la même façon, on a
l'impression que l'interactivité, qui, par définition, doit être
ludique - je sais pas trop pourquoi, mais, a priori, ça semble
marcher comme ça -, ça aussi c'est réservé à des nouveaux
médias. Alors, pour un littéraire comme moi, si la lecture des
oeuvres littéraires n'est ni interactive ni ludique, je ne sais pas
ce qu'elle est. Et je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai été
professeur de littérature. » [lire
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2-
La notion d'auteur
« Deuxième
perplexité, qui touche la notion d'auteur, qui a semblé tout à coup
éminemment problématique dans la mesure, semble-t-il, où le public,
le spectateur, le récepteur paraissaient prendre de plus en plus de
place aux dépens de ce qu'on appelait traditionnellement un auteur.
Il me semble que la discussion soulève là par excellence un faux
problème magnifique, dans la mesure où c'est d'abord confondre
auteur et personne privée, personne physique. » [lire
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3-
Les objets d'analyse
« Troisième
point de perplexité: les objets d'analyse. Bien sûr, les médias
traditionnels ont été fort présents, certaines pratiques
artistiques aussi, mais j'ai été quand même un peu surpris, parce
que j'avoue que je m'attendais à voir débarquer toute une flopée de
savants ès Internet ou ès cédérom ou jeux vidéos,
etc. On en a eu quelques-uns, et en général cela s'avérait toujours
fort intéressant, mais relativement peu au bout du compte. »
[lire
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4-
Les références
« Quatrième
perplexité: les références. J'ai essayé d'être un petit peu
attentif à quel type d'auteur on renvoyait, quelles étaient les
autorités en la matière. Qui venait de l'avant? Alors, hormis les
références - je dirais - spécialisées: le sémioticien va aller
chercher son petit Greimas, sa parfaite Kristeva, le pragmaticien va
aller chercher quelqu'un d'autre, etc.; chacun a son secteur entendu.
Mais, dans les références qui circulaient dans une bonne partie des
communications, finalement, je n'ai guère trouvé - à ma surprise,
je pensais qu'il y en aurait plus - je n'ai guère trouvé que deux
références communes. Alors, évidemment, moi, j'attendais un petit
peu des gens comme Baudrillard ou comme Virilio. » [lire
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5-
La notion de médialité
« Cinquième
perplexité enfin. Qu'on parle de médium, de média ou
d'intermédialité n'est apparue que rarement, je trouve, une
réflexion sur la notion même de médialité au sens de
"moyen". Ça aussi j'en ai été un peu surpris. Si un
média est, banalement - définition triviale -, un moyen de
communication ou un moyen de transmission, peu importe ce qu'il y a
derrière le "de", ce qui m'intéresse c'est
"moyen", c'est pas ce qui est après. » [lire
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